— Poirot, dis-je en me levant, je ne doute pas que vous ayez raison, mais vous ne pouvez continuer de la sorte sans laisser à cette pauvre femme le droit de se défendre.
— Du calme, Catchpool. Je viens juste de vous expliquer que Mlle Hobbs est très douée pour feindre la détresse alors qu’en vérité, c’est une habile calculatrice qui sait garder son sang-froid, non ?
— Vous êtes un homme sans cœur ! gémit Jennie.
— Au contraire, mademoiselle. Votre tour viendra de parler, soyez-en assurée, mais d’abord, j’ai encore une question à vous poser. « Que personne ne leur ouvre la bouche ! » m’avez-vous dit. Comment saviez-vous que Nancy Ducane, après avoir tué ses trois victimes, avait placé des boutons de manchette dans leurs bouches ? Il semble pour le moins curieux que vous l’ayez su au moment où vous m’avez rencontré. Mme Ducane avait-elle proféré des menaces à ce sujet ? Certes, je puis imaginer un meurtrier pro
férant des menaces telles que « Si je t’attrape, je te tranche la gorge », mais je ne puis l’imaginer déclarant « Quand je vous aurai tué, j’ai l’intention de placer un bouton de manchette monogrammé dans votre bouche. » Et pourtant, je suis doté d’une imagination foisonnante !
» Ah ! une dernière observation, mademoiselle. Quelle qu’ait été votre culpabilité dans le destin tragique de Patrick et Frances Ive, trois personnes étaient aussi coupables que vous, sinon plus : Harriet Sippel, Ida Gransbury et Richard Negus ont cru à votre mensonge, et ils ont monté tout le village contre le révérend Ive et son épouse. Or au Pleasant’s, vous m’avez dit : “Quand je serai morte, justice sera faite, enfin.” Quand je serai morte. Ceci m’indique que vous saviez qu’ils étaient déjà morts. Pourtant, si je prends en compte tous les indices dont je dispose, les trois meurtres du Bloxham ne devaient pas encore avoir été commis.
— Arrêtez, je vous en supplie ! pleura Jennie.
— Dans un instant, volontiers. Il était approximativement 19 h 45 lorsque vous avez prononcé ces mots : « Quand je serai morte, justice sera faite, enfin. » Or nous savons que les trois meurtres du Bloxham ne furent découverts par le personnel de l’hôtel qu’à 20 h 10. Pourtant vous, Jennie Hobbs, aviez déjà connaissance de ces meurtres. Comment ?
— Si vous cessiez de m’accuser, je vous dirais tout ! J’étais tellement désespérée. Devoir garder pour moi tous ces secrets et mentir constamment, c’était une véritable torture de tous les instants. Je n’en peux plus !
— Bon, dit Poirot en se radoucissant un peu. Vous avez subi un choc, aujourd’hui, n’est-ce pas ? Peut-être savez-vous à présent qu’on ne peut tromper Poirot ?
— Oui, je le sais. Laissez-moi vous raconter l’histoire, depuis le début. Ce sera un tel soulagement pour moi de pouvoir enfin dire la vérité.
Tout le temps que Jennie parla, ni Poirot ni moi ne l’interrompîmes. Voici, je l’espère, un compte rendu complet et fidèle de sa déclaration.
La vérité, enfin
J’ai détruit la vie du seul homme que j’aie jamais aimé, et détruit la mienne par la même occasion.
Je n’ai jamais pensé que les choses tourneraient aussi mal. Ce n’était pas dans mes intentions. Jamais je n’aurais imaginé qu’une phrase stupide, quelques mots cruels pourraient conduire à un tel désastre. Certes j’aurais dû y réfléchir à deux fois et me taire, mais je me sentais blessée. Dans un instant de faiblesse, j’ai cédé au dépit.
J’ai aimé Patrick Ive de toutes les fibres de mon être. Pourtant j’ai lutté, car à l’époque où je l’ai connu, j’étais fiancée à Sam Kidd. J’aimais bien Sam, mais alors j’ai commencé à travailler pour Patrick comme femme de chambre au Saviour College de Cambridge où il étudiait, et il a suffi de quelques semaines pour que mon cœur n’appartienne plus qu’à lui. J’ai su qu’aucun effort n’aurait raison de cet amour. Patrick était la meilleure personne du monde. Il m’aimait bien, mais pour lui, je n’étais qu’une domestique. Même quand j’eus appris à m’exprimer comme une fille de bonne famille telle que Frances Ive, dont le père était directeur du Saviour College de Cam
bridge, je suis restée aux yeux de Patrick une servante dévouée et rien de plus.
En surprenant plusieurs fois par mégarde leurs conversations, j’ai compris ce qui se passait entre lui et Nancy Ducane. J’ai su combien il l’aimait, et je n’ai pu le supporter. J’avais depuis longtemps accepté qu’il appartienne à Frances, mais découvrir qu’il était tombé amoureux d’une femme qui n’était pas son épouse, et que cette femme n’était pas moi, me fut intolérable.
L’espace d’un instant, pas davantage, j’ai eu envie de le punir. De lui faire subir un peu de la peine qu’il m’infligeait. J’ai inventé un mensonge. L’idée me vint de transformer les mots d’amour murmurés par Patrick à Nancy en des paroles venues d’outre-tombe, en l’occurrence celles du défunt mari de Nancy, William Ducane. Et, Dieu me pardonne, j’ai raconté ce mensonge à Harriet Sippel. Oh, c’était une absurdité, mais durant quelques secondes, j’y ai presque cru moi-même, et j’avoue en avoir tiré du réconfort. Un réconfort bien éphémère.
Puis Harriet s’est mise à l’œuvre, elle a répandu dans tout le pays d’horribles calomnies sur Patrick. Ida et Richard l’y ont aidée, ce que je n’ai jamais compris. Ils devaient savoir quel être malfaisant elle était devenue ; au village, tout le monde le savait. Comment ont-ils pu se retourner contre Patrick et s’allier avec elle ? Oh, la réponse, je la connais : c’était ma faute. Richard et Ida savaient que la rumeur ne venait pas à l’origine d’Harriet, mais d’une humble servante qui s’était toujours montrée loyale envers Patrick et ne pouvait donc être soupçonnée de mensonge.
Aussitôt, j’ai compris que ma jalousie m’avait poussée à commettre une terrible vilenie. J’ai été le témoin de la souffrance de Patrick, et j’ai eu désespérément envie de lui venir en aide, ainsi qu’à Frances, mais comment faire ? Harriet avait vu Nancy entrer et
sortir la nuit du presbytère. Richard Negus également. Si j’avais admis avoir menti, j’aurais dû fournir une autre explication pour les visites nocturnes de Nancy à Richard. Et Harriet aurait vite fait d’en tirer de justes déductions.
La vérité, c’est que je suis affreusement lâche. Des gens comme Richard Negus et Ida Gransbury se fichent de l’opinion d’autrui, du moment qu’ils se croient du bon côté, mais pas moi. J’ai toujours cherché à faire bonne impression. Si j’avais confessé mon mensonge, j’aurais été en butte à la haine de tout le village, avec raison. Je ne suis pas quelqu’un de fort, monsieur Poirot. Je n’ai rien fait, rien dit, parce que j’avais peur. C’est alors que Nancy, horrifiée par ce mensonge et la crédulité des gens, s’est dressée pour proclamer la vérité : elle et Patrick s’aimaient et se rencontraient en secret, même si leurs relations n’avaient rien de charnel.
Mais les efforts déployés par Nancy pour la défense de Patrick ne firent qu’empirer les choses. « Ce charlatan ne se contente pas d’escroquer ses paroissiens en profanant son Église et sa vocation, il se livre aussi à l’adultère », voici ce qu’il en sortit. Le choc fut trop rude pour Frances, et elle mit fin à ses jours. Quand Patrick la trouva, il sut qu’il ne pourrait lui survivre. Après tout, c’était son amour pour Nancy qui avait tout déclenché. Il avait failli à son devoir d’époux envers Frances. La culpabilité était trop lourde à porter, et lui aussi mit fin à ses jours.
Le médecin du village déclara les deux décès accidentels, mais c’était faux. Il s’agissait bien d’un suicide dans les deux cas, encore un péché aux yeux des vertueux tels qu’Ida Gransbury et des persécuteurs comme Harriet Sippel. Patrick et Frances avaient chacun laissé une lettre, vous comprenez. Je les ai trouvées et les ai confiées au médecin, Ambrose Flowerday. Il a dû les brûler. Il m’a dit qu’il ne fourni
rait à personne d’autres raisons de condamner Patrick et Frances. Le Dr Flowerday était écœuré par la façon dont tout le village s’était retourné contre eux.
La mort de Patrick m’a brisé le cœur à jamais, monsieur Poirot. J’avais envie de mourir, mais avec la disparition de Patrick, j’ai éprouvé le besoin de rester en vie pour perpétuer sa mémoire en lui vouant mon amour et mon admiration, comme si cela pouvait compenser tout le mal que les autres habitants de Great Holling pensaient de lui, jusqu’à le traiter de démon !
Ma seule consolation, c’est que je n’étais pas seule dans mon malheur. Richard Negus finit par avoir honte du rôle qu’il avait joué. Quand Nancy eut témoigné, il devina aussitôt quel mensonge extravagant j’avais raconté. Parmi tous les détracteurs, il fut le seul à changer d’avis.
Avant d’aller s’installer chez son frère dans le Devon, Richard demanda à me voir et me posa la question sans détour. J’eus envie de lui avouer qu’il n’y avait pas une once de vérité dans la rumeur que j’avais contribué à répandre, mais je n’ai pas osé et je n’ai rien dit. Je suis restée muette, comme si on m’avait tranché la langue, et Richard a pris mon silence pour un aveu de culpabilité.
J’ai quitté Great Holling peu après son départ. Au début, j’ai cherché secours auprès de Sammy, mais Cambridge était lié pour moi à trop de souvenirs douloureux, et j’en suis partie pour venir vivre à Londres. C’est Sammy qui en a eu l’idée. Il a trouvé du travail ici, et grâce à des gens qu’il m’a présentés, moi aussi j’en ai trouvé. Sammy m’est dévoué, comme je l’étais envers Patrick. Il mérite ma reconnaissance. Il m’a demandé à nouveau de l’épouser, mais je n’ai pas pu, même si je le considère comme un ami très cher.
Avec mon arrivée à Londres, un nouveau chapitre de ma vie s’ouvrait, mais je fus incapable d’en profi
ter. Je songeais tous les jours à Patrick, et l’idée de ne plus jamais le revoir me tourmentait. Et puis, en septembre dernier, j’ai reçu une lettre de Richard Negus. Quinze ans avaient passé, pourtant je n’eus pas l’impression que le passé me rattrapait, car je l’avais emporté avec moi et il me hantait chaque jour.
Richard avait obtenu mon adresse par la seule personne qui la connaissait à Great Holling : le Dr Ambrose Flowerday. Je ne sais pourquoi, mais je voulais que quelqu’un là-bas sache où j’étais afin de ne pas couper les ponts et disparaître sans laisser de trace. Comme si je sentais que…
Non, ce n’est pas ça. Je ne me suis jamais doutée que Richard Negus viendrait un jour me demander mon aide afin de réparer une injustice. Disons que j’avais une forte prémonition, même si je ne saurais la décrire en mots. Je savais que le village de Great Holling n’en avait pas fini avec moi, ni moi avec lui. C’est pourquoi j’avais fait en sorte de transmettre mon adresse à Londres au Dr Flowerday.
Dans sa lettre, Richard disait qu’il avait besoin de me voir, et il ne m’est pas venu à l’esprit de le lui refuser. Il est arrivé à Londres la semaine suivante. Sans préambule, il m’a demandé si je voulais l’aider à nous racheter, lui et moi, de l’acte impardonnable que nous avions commis tant d’années auparavant.
Je ne croyais pas que nous puissions rien réparer, et je le lui ai dit. Patrick était mort, il n’y avait aucun moyen d’y remédier.
— Oui, Patrick et Frances sont morts, et ni vous ni moi ne pourrons jamais connaître le bonheur, reconnut Richard. Mais si nous décidions de faire un sacrifice à la hauteur de notre faute ?
Je lui ai demandé ce qu’il entendait par là.
— Puisque nous avons tué Patrick et Frances Ive, car telle est ma conviction, n’est-il pas légitime que nous le payions de notre propre vie ? répondit-il.
Vous et moi sommes incapables de jouir de la vie comme d’autres le font. Pourquoi ? On dit que le temps guérit toutes les blessures, mais pas les nôtres, manifestement. Serait-ce que nous ne méritons pas de vivre alors que Patrick et Frances gisent six pieds sous terre ? me demanda-t-il, et à cet instant je vis son regard s’assombrir. Les lois terrestres punissent de mort ceux qui ont pris leur vie à des innocents, dit-il. Nous avons dérogé à cette loi.
J’aurais pu arguer que si l’on s’en tenait aux faits, ni lui ni moi n’avions vraiment tué Patrick et Frances. Pourtant ses paroles trouvèrent en moi une profonde résonance, et je sus qu’il avait raison, contre toute logique apparente. En l’écoutant, j’ai senti mon cœur s’emplir d’une émotion ressemblant à de l’espoir, pour la première fois en quinze ans. Certes, je ne pouvais ramener Patrick à la vie, mais je pouvais faire en sorte de me punir de ce que je lui avais fait subir par un juste châtiment.
— Que me proposez-vous ? De mettre fin à mes jours ? demandai-je à Richard, qui n’en avait pas encore parlé explicitement.
— Non. Ce que j’ai en tête, ce n’est pas le suicide, mais une exécution, pour laquelle nous nous porterions volontaires. Moi, en tout cas. Je n’ai aucun désir de vous forcer la main.
— Nous ne sommes pas les seuls coupables, lui rappelai-je.
— En effet, convint-il, et en entendant ce qu’il dit ensuite, mon cœur cessa de battre. Cela vous surprendrait-il, Jennie, d’apprendre qu’Harriet Sippel et Ida Gransbury en sont venues à partager ma façon de penser ?
Je lui répondis que je ne saurais le croire. Jamais Harriet et Ida n’admettraient leurs torts. Richard reconnut qu’au départ, il partageait ce point de vue.
— Mais j’ai réussi à les convaincre, me dit-il ensuite. Les gens m’écoutent, Jennie. Depuis toujours, j’ai sur eux ce pouvoir de persuasion, et j’en ai usé sans relâche sur Ida et Harriet ; non pas en les condamnant, mais en exprimant sans cesse mes regrets, et mon envie de me racheter. Cela m’a pris des années, mais peu à peu, Harriet et Ida en sont venues à adopter ma vision des choses. Elles sont toutes deux profondément malheureuses, vous comprenez : Harriet depuis la mort de son mari, et Ida, depuis le jour où j’ai rompu notre engagement.
Alors que j’allais exprimer mon incrédulité, Richard continua sa plaidoirie. Il m’assura qu’Harriet et Ida avaient toutes deux convenu de leur responsabilité dans les morts de Patrick et de Frances Ive, et qu’elles voulaient corriger le mal qu’elles avaient causé.
— La dimension psychologique de l’affaire est fascinante, dit-il. Harriet est contente, tant qu’elle a quelqu’un à punir. En l’occurrence, cette personne, c’est elle-même. N’oubliez pas qu’il lui tarde de retrouver son mari. Elle ne peut concevoir de finir ailleurs qu’au paradis.
Sous le choc, je restai un moment sans voix. Puis je lui déclarai tout net que je ne croyais pas à ce revirement. Richard m’affirma que je changerais d’avis dès que j’aurais parlé avec Harriet et Ida. Il fallait que je les rencontre, me dit-il, afin de voir par moi-même combien elles avaient changé.
Ce changement, je n’y croyais donc pas du tout, et je craignais de commettre un meurtre si jamais je me retrouvais en leur présence.
— Essayez de comprendre, Jennie, me dit Richard. Je leur ai offert une façon d’abréger leurs souffrances, et elles souffrent, soyez en sûre. On ne peut faire tant de mal et en sortir indemne. Pendant des années, Harriet et Ida ont cru qu’il leur suffisait de s’accrocher à la conviction qu’elles étaient dans leur bon
droit en persécutant Patrick, mais avec le temps, elles ont compris que je leur offrais mieux : le vrai pardon de Dieu. L’âme pécheresse a soif de rédemption, Jennie. Plus nous lui refusons la chance de trouver cette rédemption, plus son envie grandit. Mes efforts ont porté leurs fruits. Harriet et Ida ont pris conscience que la répulsion qui croissait chaque jour en elles venait de leur propre conduite, de cette malveillance qu’elles s’étaient efforcées de draper du voile de la vertu, et qu’elle n’avait rien à voir avec les péchés imaginaires de Patrick Ive.
En écoutant Richard, j’ai peu à peu pris conscience que la personne la plus intransigeante du monde pouvait se laisser convaincre par lui. Même une Harriet Sippel. Il avait l’art de présenter les choses en vous amenant peu à peu à changer votre vision du monde.
Il sollicita la permission d’amener Harriet et Ida à notre prochain rendez-vous et, malgré mes doutes et mes craintes, je la lui accordai.
Deux jours plus tard, je me retrouvai dans la même pièce qu’Harriet Sippel et Ida Gransbury. En les voyant, je chancelai sous le choc. Puis je constatai qu’effectivement, elles avaient changé, comme Richard me l’avait assuré. Ou plutôt non. C’étaient les mêmes, mais à présent, leur intransigeance s’appliquait à leur propre personne. En les entendant plaindre ce pauvre Patrick, si gentil, et cette pauvre Frances, si innocente, ma haine pour elles redoubla. Elles n’avaient pas le droit de parler d’eux ainsi.
Nous convînmes tous les quatre que nous devions faire quelque chose pour réparer le mal. Nous étions des meurtriers, non selon la loi, mais selon la vérité, et les meurtriers devaient payer leur crime de leur vie. Alors seulement Dieu nous pardonnerait.
— Nous quatre sommes à la fois juge, jury et bourreau, dit Richard.
— Comment ferons-nous ? demanda Ida en le contemplant avec adoration.
— J’y ai réfléchi et j’ai trouvé un moyen, dit-il. Je m’occuperai de tous les détails.
Ainsi, sans rechigner, nous signâmes notre propre arrêt de mort. Je ne ressentis qu’un immense soulagement. Je me rappelle avoir pensé que l’acte de tuer ne me ferait pas peur, du moment que ma victime était consentante. Victime n’est pas le mot juste… Je ne sais lequel employer.
Ce fut alors qu’Harriet dit : « Et Nancy Ducane ? »
Je devinai ses intentions avant qu’elle ne les exprime. Oui, me dis-je, pas d’erreur. Je reconnais bien là cette bonne vieille Harriet Sippel. Quatre morts ne lui suffisaient pas pour servir cette cause ; il lui en fallait une cinquième.